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Colloque 2023 - CORPS ET ACTES

Colloque 2023 - CORPS ET ACTES

Clinique Saint-Martin de Vignogoul Saint-Martin de Vignogoul, 34570 Pignan, France

Du 02 au 03 Juin 2023

Freud écrit que « La décharge motrice sert à débarrasser l’appareil psychique de l’accroissement des excitations », il précise ensuite que la suspension de cette décharge est « assurée par le processus de pensée ». Il met ainsi en évidence le rôle évacuateur de la motricité secondairement transmutable par l’activité de penser.

Se pose la question de la fonction des passages à l’acte auxquels nous sommes confrontés dans nos pratiques et de notre façon de les comprendre et d’y répondre.

Si la psychanalyse en a décrit une forme particulière sous le nom d’acting-out, témoignant d’un retour de refoulé dans une tentative de méconnaître le transfert, qu’en est-il des passages à l’acte dits psychiatriques ou criminels ? La plupart du temps associés à une fonction évacuatrice et à un caractère impulsif comme compulsif, ils sont placés sous le signe de la répétition et de la rupture. Rupture avec les processus de symbolisation, avec le dispositif de la cure, avec l’associativité, ils viennent faire impact. Mais quelles en seraient les sources ? Leur expression corporelle et hors représentation nous renseigne sur leur caractère brut, psychosomatique, protomental, originaire, que Bion qualifia d’éléments beta. Voyageurs issus d’un passé sans mémoire, ils nous percutent et échouent la plupart du temps à faire trace. Sollicités alors dans notre fonction soignante, notre fonction contenante et alphabétisant, c’est la question de notre éthique qui se pose. En effet, le passage à l’acte ne peut-il pas aussi être considéré comme une « tentative de liaison par l’acte d’un pan de l’histoire traumatique du sujet », comme le propose René Roussillon, lui conférant une valeur messagère préverbale d’un temps l pourrait alors s’agir non seulement d’un passage à l’acte mais d’un « passage par l’acte proto-narratif » vers des recherches d’issues symbolisâtes et créatives. Encore faut-il les entendre

Alors comment se préserver du risque d’une réponse sourde à ce message ? Comment ne pas réagir en miroir à ces éléments percutants _ interprétation ou actes évacuateurs _ et garantir un amorti suffisant de notre corps soignant ainsi qu’une fonction transformative ? La question se pose d’autant plus dans notre système politique lui-même marqué par des actes évacuateurs de fermetures de lits et de suppression de postes qui font un système de soins où la contenance cède la place à toutes formes de contentions, par la force des choses. Que devient la fonction d’accueil chère à Jean Oury ? Elle nous semble pourtant le préalable à toute tentative de rencontre avec un sujet en ébauche. Reprendre et accompagner ces mises en actes du corps, ces rencontres précocement manquées, ne peut se faire que dans la qualité du lien. C’est du moins ce que nous continuons de croire, alors que notre institution vient de fêter ses cinquante ans.

Corps évacuateur, corps langage, corps histoire, corps créateur et création. Passer à l’acte, passer par l’acte, mise en histoire, en mouvement et en action.

Ce sont ces différentes postures, dynamiques, modalités d’expression et réponses possibles que nous aimerions discuter avec vous. Et pourquoi pas au cours d’une danse, qui nous semble au croisement des fonctions de décharge et langagière du corps. Par sa chorégraphie, son rythme, son style, que nous dit-elle des corps qui dansent, qui se lient et se délient, des sujets qui les animent, de nos traumas prisonniers d’un temps où ne pouvions qu’agir ?

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